Qui a en mémoire la venue à Paris du pharaon Ramsès II, le premier de tous les rois d’Égypte à prendre l’avion et à être reçu avec les honneurs d’un chef d’État ? Le premier à posséder un passeport pour venir se faire soigner en France ? Qui a conscience que la place éminente que tient désormais ce pharaon dans notre imaginaire est le fruit des batailles menées par Christiane Desroches Noblecourt pour révéler la personnalité de celui qui régna 67 ans sur l’Égypte. En 1960, elle se bat aux côtés de l’Unesco pour que son temple à Abou Simbel soit sauvé. Elle initie la restauration du Ramesseum, son temple des millions d’années. Elle organise la première inoubliable exposition en 1976 au Grand Palais à Paris, baptisée Ramsès le Grand. Elle réussit à convaincre les deux présidents, Valéry Giscard d’Estaing et Anouar El Sadate, de laisser sortir du musée du Caire où elle se décompose, la momie du glorieux pharaon qui repartira en Égypte débarrassée des champignons qui l’altéraient. « C'était un bonhomme extraordinaire. Un grand théologien. Un héros indiscutable », affirme-t-elle.