Images de guerre et guerre des images
Le conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine n’a fait que renouveler la pathétique évidence de la banalisation quotidienne de certaines images de guerre et la dramatique absence des reportages les plus proches de la réalité des faits.
A toute fin utile de propagande, de guerre de communication et de complotisme, de « faked news » nécessitant plus que jamais depuis la seconde guerre mondiale, permanente vigilance et solidarité citoyenne.
Le trop régulier tsunami de ces images – tout conflit confondu – est une nouvelle arme contre la paix pour engendrer une guerre des images dépassant largement la propagande mise en place par Goebbels et Staline.
Comme la boue aux semelles des hommes qui ont imprégné la terre de leur sang, pour ressurgir en fantômes de l’horreur oubliée et mieux nous donner une inédite et grande leçon d’histoire.
Il nous faut lutter contre la pernicieuse accoutumance à cette présence sur nos écrans de séquences filmées de guerre – pour voir sans vraiment regarder en face la guerre – ou ce que les photographes ont vu de leurs yeux.
Dans l’attente du choc salvateur des « photos de la honte » de la petite Kim brûlée au napalm, nue, sur une route du Vietnam, d’un petit Aslan, migrant noyé, inerte sur une plage de Bodrum, face contre terre, comme nous les européens face aux noirceurs de toutes les extrêmes qui menacent.
La photo de guerre a déserté la presse magazine souvent trop supplantée par les réseaux sociaux, outils fallacieux et dangereux de toutes les manipulations.
Un débat de tous les instants.
Alain Mingam
Lauréat et Ex-Président du World Press Photo Contest et ex Vice -Président de Reporters sans frontières.