La Bretagne * : avenir, forces et faiblesses ou la nouvelle économie des territoires
par M Jean Ollivro, professeur à Rennes 2
Les années 1950 ont mis en évidence « un problème breton » spécifique : migratoire, agricole, enclavement. Depuis lors, la Bretagne a connu une forte phase de développement (les télécoms à Lannion, la « révolution » agricole et agroalimentaire, la Brittany Ferries, la croissance des villes et des universités, le réseau routier breton, le TGV Paris-Rennes, etc.)
Qu’est devenue la Bretagne depuis la moitié du XXème et vers où s’oriente-t-elle ou vers où pourrait-elle s’orienter ?
1 UNE EVOLUTION VERTIGINEUSE

Un fossé sépare un village breton des années 1900 (route empierrée et déserte, maisons en pierre du pays, noms bretons sur les façades des commerces, piétons vêtus à l’ancienne, sans automobile, le silence, le crottin de cheval…) et une ville de 2020 (routes bitumées, maisons ou immeubles en béton ou autres matériaux, l’automobile omniprésente, les vêtements fabriqués en RPC, des panneaux publicitaires partout… ). Sans parler des « zombies » pendus à leurs appareils électroniques dans les rues.
En 2019, une fracture générationnelle s’est creusée entre la génération qui utilisait les media verticaux (presse, télévision) et la nouvelle génération qui utilise les média horizontaux.
Il faut se rappeler:
-qu’entre 1946 et 1954, 234 000 bretons émigrent,
-qu’en 1950 , 1/3 des fermes n’avait pas d’électricité, 90% n’avaient pas l’eau courante. Le temps s’est accéléré…
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