Ensemble malgré tout
de jcls de l’atelier écriture
Le comte D’Ormesson naquit béni des dieux
Jean Bruno Wladimir François de Paule, Jean d’O,
Aristocrate, bien né, le sang et les yeux bleus,
La corbeille d’argent aux pieds de son berceau.
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Johnny, notre rockeur, était né Jean-Philippe,
Petit garçon perdu, seul et déraciné,
Gamin écorché vif mais qui, avec ses tripes,
Pour atteindre la gloire allait tout nous donner.
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Ces artistes brillaient dans des mondes opposés,
Ils grimpèrent aux sommets, chacun à sa manière.
Les unir sur la page, nous n’aurions pas osé,
La mort l’a décidé et brisé les frontières.
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Jean d’O, le politique, écrivain, journaliste,
Philosophe, amuseur, habit vert d’immortel,
Les médias, la Pléiade, abrégeons cette liste.
Il savait nous charmer, sa faconde était belle.
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Johnny c’était le twist et le mashed potato
Le rock, le pop, le blues, les musiques qu’il aimait.
Les nuits interminables, les Zénith, les plateaux,
Le Stade de France plein, son public se pâmait.
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Les mots de l’écrivain méritaient les labels,
Sa plume nous contait L‘histoire du juif errant,
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle,
Et Dieu, sa vie, son œuvre, pour sûr il était grand.
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Souvenirs souvenirs nous balançait Johnny
Et puis J’ai un problème et Allumez le feu,
Ou bien L’idole des jeunes avec Retiens la nuit.
Soixante années durant il fut maître du jeu.
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On a fini par croire qu’ils ne mourraient jamais
Jusqu’au jour où Jean d’O tira sa révérence.
Le lendemain Johnny à son tour s’en allait,
Après vous je vous prie, un geste d’élégance.
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Il s’en fallut d’un jour pour que le fataliste
Puisse répéter Comment s’étaient-ils rencontrés ?
Par hasard comme tout le monde. Scène surréaliste
Dans l’ascenseur mystère, en route vers l’Après.
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Deux hommes si différents pour un même au-revoir,
Textes de l’écrivain, musiques du chanteur,
Il est des jours comme ça qui se parent de noir.
Alors adieu Jean d’O, salut Johnny, c’est l’heure !